Aéroports de Paris: la privatisation n'est pas fermée aux investisseurs étrangers

  08 Octobre 2018    Lu: 960
Aéroports de Paris: la privatisation n

Le PDG du groupe Aéroports de Paris (ADP) a estimé lundi que le gouvernement n'avait pas fermé la porte aux investisseurs étrangers lors de la prochaine privatisation de l'entreprise gestionnaire d'aéroports, dont ceux de Paris.

Interrogé sur CNews, Augustin de Romanet a néanmoins précisé qu'une "puissance étrangère" devrait au préalable avoir été "agréée par le gouvernement".

Dimanche, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait affirmé que l'Etat garderait le dernier mot sur le contrôle d'ADP et qu'il ne permettrait pas à une "puissance étrangère" de s'imposer à son capital. 

"Je pense que ce qu'a voulu dire Bruno Le Maire, c'est que l'argent ne peut pas tout et il a souhaité précisément dire que l'Etat garderait le dernier mot", a décrypté M. de Romanet. 

"Si un acteur mettait un prix très considérable et que cet acteur n'était pas agréé par l'Etat, celui-ci refuserait. Mais si vous lisez le script de son intervention, il (M. Le Maire) n'a pas refusé par principe les acteurs étrangers. S'agissant de la première frontière du pays, ce n'est pas illégitime de regarder entre les mains de qui on met l'actif", a-t-il ajouté.

"Le terme puissance étrangère semble vouloir dire quelqu'un originaire d'un pays étranger et qui ne serait pas agréé par le gouvernement", a interprété M. de Romanet. 

Le projet de loi Pacte en cours d'examen à l'Assemblée nationale autorise l'Etat, qui reçoit environ 160 millions d'euros de dividendes annuels, à procéder à la vente de tout ou partie des actifs qu'il détient dans ADP, soit 50,63% des parts représentant quelque 9,5 milliards d'euros.

M. de Romanet a estimé que "le processus d'enchères pourrait se dérouler au premier semestre pour une opération qui se clôture à la fin 2019".

L'actuel PDG du groupe a également passé quelques messages au futur actionnaire.

"Je serais attristé qu'ADP casse toutes nos activités internationales pour se concentrer sur l'exploitation de ce qui serait la vache à lait de Charles-de-Gaulle, Le Bourget, Orly. Le futur actionnaire doit pouvoir conserver le modèle d'un groupe qui rayonne dans le monde", a-t-il plaidé.

"Est-ce-que c'est le métier de demander au contribuable, donc à l'Etat, de prendre ces risques pour se développer à l'international, je pense que la réponse est non. C'est pour ça que j'ai eu l'occasion de dire que je suis favorable à cette privatisation même si je ne l'ai pas demandée", a enfin rappelé le patron du groupe qui gère trois aéroports en France et 28 à l'étranger.

AFP


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