Corée du Sud: 20 ans de réclusion requis contre l'ancien président pour corruption

  06 Septembre 2018    Lu: 552
Corée du Sud: 20 ans de réclusion requis contre l

Le parquet a requis aujourd'hui 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de l'ancien président sud-coréen Lee Myung-bak, jugé pour corruption. Président de 2008 à 2013, Lee Myung-bak, 76 ans, a été inculpé en avril de corruption, abus de pouvoir, détournements de fonds ou encore évasion fiscale.

Le parquet a également réclamé devant le tribunal de Séoul qu'il verse un total de 26,1 milliards de wons (20 millions d'euros) d'amendes. "L'accusé a porté atteinte aux principes de la Constitution en se servant de son autorité en tant que président à des fins personnelles", ont dit les procureurs dans un communiqué. "En conséquence, il est devenu le quatrième président de la Corée du Sud à être arrêté pour des charges pénales, imprimant des marques indélébiles à l'histoire constitutionnelle".

D'après l'accusation, M. Lee a accepté des pots de vin pour un montant total de 11 milliards de wons entre son élection fin 2007 et 2012. Il est ainsi soupçonné d'avoir été soudoyé par le groupe Samsung pour accorder en 2009 une grâce présidentielle au président du géant sud-coréen Lee Kun-hee, condamné pour évasion fiscale. Samsung comme l'ancien président démentent ces accusations. Les 11 milliards de wons de pots-de-vin incluraient 1,7 milliard provenant des fonds secrets du NIS, les renseignements sud-coréens et 3,5 milliards versés en échange de faveurs par des hommes d'affaires, un homme politique ou un moine bouddhiste.

M. Lee se dit "insulté" par ces accusations et déclare que les témoignages de ses proches et de ses collaborateurs ont été "inventés de toute pièce". Le verdict devrait être prononcé avant le 8 octobre, selon l'agence sud-coréenne Yonhap.

En Corée du Sud, les chefs de l'Etat ont tendance à se retrouver en prison une fois partis du pouvoir, bien souvent à la suite d'une alternance politique. Les quatre ex-présidents encore en vie ont ainsi tous été soit inculpés, soit condamnés.

En août, la condamnation pour corruption et abus de pouvoir de l'ancienne présidente Park Geun-hye, emportée en 2017 par un retentissant scandale, a été aggravée à 25 ans de réclusion. Avant elle, deux autres présidents, Chun Doo-Hwan et Roh Tae-woo, avaient été reconnus coupables de trahison et corruption dans les années 1990. Le prédécesseur de M. Lee, Roh Moo-hyun s'est suicidé alors qu'il était éclaboussé par une affaire de corruption.


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