La radio publique israélienne s'est excusée pour avoir brisé un tabou en jouant un morceau du compositeur allemand Richard Wagner, boycotté en Israël pour ses propos antisémites, a indiqué ce 2 septembre une porte-parole. Elle a qualifié d'«erreur» la diffusion le 31 août par une station de musique classique d'une partie du Crépuscule des Dieux. 

Celui qui ne veut pas écouter cette musique peut éteindre la radio

Le compositeur allemand (1813-1883), dont les œuvres imprégnées de nationalisme, est notamment célèbre pour avoir été l'un des compositeurs favoris d'Adolf Hitler. Il n'y a pas de loi en Israël interdisant de jouer Wagner, mais les formations musicales s'en abstiennent.

La porte-parole a rappelé ce même jour que les instructions au sein de la radio israélienne demeuraient les mêmes depuis des années: «La musique de Wagner ne doit pas être jouée.» Elle a souligné dans un communiqué la peine qu'une telle diffusion pouvait susciter chez les survivants de l'Holocauste écoutant la radio. «Nous nous excusons auprès de nos auditeurs», a encore fait savoir la porte-parole, estimant que «le responsable de l'émission musicale [s'était] trompé de choix en diffusant ce morceau».

L'œuvre de Wagner reste un tabou en Israël, même si, en juillet 2001, le chef d'orchestre argentino-israélien Daniel Barenboïm avait osé jouer un extrait de Tristan et Iseult, avec l'Orchestre philharmonique de Berlin, à Jérusalem. Jonathan Livny, chef de la Israel Wagner Society et dont le père est un survivant de l'Holocauste, a lui salué la diffusion de la musique de Wagner par la radio publique. «Nous ne diffusons pas l'opinion du compositeur, mais la belle musique qu'il a écrite», a-t-il expliqué. «Celui qui ne veut pas écouter cette musique peut éteindre la radio», a-t-il ajouté.

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