Maroc: HRW dénonce la condamnation d'un journaliste à trois ans de prison

  18 Juillet 2018    Lu: 835
Maroc: HRW dénonce la condamnation d

L'ONG dénonce un verdict basé sur des "accusations douteuses".

Quelques semaines après le verdict prononcé à l’encontre du journaliste et directeur du site Badil.info, Hamid El Mahdaoui, l’ONG Human Rights Watch s’est exprimée sur cette condamnation qu’elle accuse d’être basée sur des “accusations douteuses”. Dans un communiqué, l’ONG revient sur les accusations qui ont été portées contre le journaliste “sur la base d’un appel téléphonique qu’il avait reçu, au cours duquel un homme déclarait son intention de fomenter des troubles armés au Maroc”.

“Non dénonciation d’un crime”
Comme le rappelle HRW, le journaliste-militant aurait en effet reçu des coups de fil d’un homme surnommé “Nourredine”, qui aurait partagé sa volonté “d’importer clandestinement au Maroc des armes en provenance de Russie et d’‘acheter des chars’ afin d’appuyer militairement le mouvement Hirak”, explique HRW.

Des menaces qui n’auraient pas été prises au sérieuse par le journaliste qui considérait son interlocuteur comme étant “un fou”. “Il a été reconnu coupable de n’avoir pas dénoncé un crime, mais ce dernier n’a jamais existé. Comment peut-on dénoncer une fiction?”, s’était emporté son avocat Mohamed El Hini, ancien juge, livrant au HuffPost Maroc ses impressions sur le jugement.

″À en croire les autorités marocaines, les accusations contre Hamid El Mahdaoui relèvent de la protection de la sécurité nationale (...) En fait, cette affaire relève plutôt de l’usage arbitraire de la loi contre un journaliste critique, par des autorités qui ont déjà radicalement réduit le champ de la libre expression au Maroc”, déclare Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, citée dans ce communiqué.

“En condamnant El Mahdaoui à trois ans de prison simplement pour n’avoir pas rapporté des menaces extravagantes, les autorités marocaines envoient un message glaçant à ce qui reste de journalistes indépendants dans le pays: ‘nous pouvons vous traîner dans les tribunaux sous n’importe quel prétexte’″, conclut Sarah Leah Whitson.

Le 29 juin dernier, le journaliste Hamid El Mahdaoui était condamné à 3 ans de prison et 3000 DH d’amende pour “non-dénonciation d’un crime portant atteinte à la sûreté intérieure de l’État”. D’abord poursuivi dans le cadre des procès du Hirak, la Cour d’appel avait décidé de le juger séparément des autres détenus du Hirak, lors d’une audience à part. L’avocat de Hamid El Mahdaoui,Mohamed El Hini, annonçait dans la foulée du verdict que la défense fera appel et sollicite une grâce royale.


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