Téhéran a lancé des "travaux préparatoires au cas ou le JCPOA (sigle officiel de l'accord, ndlr) venait malheureusement à échouer, de façon à ce que l'Iran puisse relancer ses activités sans les restrictions liées au JCPOA", a déclaré son ambassadeur auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Reza Najafi.
Le diplomate, qui s'exprimait en marge d'une réunion du conseil des gouverneurs de l'agence à Vienne, a confirmé que son pays avait notifié à cet organe envisager une reprise de la production de gaz UF6, utilisé pour l'enrichissement d'uranium.
L'AIEA avait indiqué mardi avoir reçu "une lettre de l'Iran le 4 juin informant l'agence de l'existence d'un calendrier provisoire de démarrage de production d'UF6", laquelle en soi ne contrevient pas à l'accord.
Le vice-président iranien Ali Akbar Salehi avait annoncé mardi que la République islamique souhaitait également fabriquer de nouvelles centrifugeuses, de façon à augmenter sa capacité à enrichir l'uranium.
L'Iran "prépare juste de nouvelles infrastructures", a précisé mercredi M. Najafi, soulignant que cette décision à propos des centrifugeuses "ne relève pas du JCPOA" et n'avait, à ce titre, pas été mentionnée dans la lettre à l'agence.
Le représentant iranien a invité les signataires de l'accord, notamment les Européens, à trouver "très rapidement" une solution pour "compenser" les effets économiques de la défection américaine.
A défaut, l'Iran "n'acceptera pas de continuer à respecter ses engagements", a insisté le haut diplomate. "Nous ne faisons rien aujourd'hui qui contrevienne à l'accord", a-t-il rappelé.
Lundi, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait prévenu que son pays avait "le devoir de se préparer rapidement" à augmenter sa capacité de production d'uranium enrichi.