Catalogne: Torra veut l'avènement d'une république

  13 Mai 2018    Lu: 1657
Catalogne: Torra veut l

Joaquim Torra, probable successeur de Carles Puigdemont, a promis samedi de travailler sans relâche à la constitution d'une République catalane.

Le candidat des indépendantistes à la présidence de Catalogne Joaquim Torra a promis samedi de travailler sans relâche à la constitution d'une République catalane. Il s'est toutefois dit ouvert à un dialogue avec Madrid.

«Je veux qu'il soit bien clair que notre président est Carles Puigdemont. Nous serons loyaux au mandat du 1er octobre de construire un Etat indépendant en forme de République», a lancé à la mi-journée «Quim» Torra, 55 ans, un novice en politique, qui n'a pas fait allégeance à un parti mais est décidé à poursuivre le bras de fer engagé avec Madrid.

M. Torra faisait allusion au référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre, au cours duquel quelque deux millions de Catalans (sur un total de 5,5 millions d'électeurs) ont voté pour l'indépendance.

Un problème à «internationaliser»

Selon lui, Carles Puigdemont tentera d'être investi dès que sa situation judiciaire le lui permettra. M. Torra a promis de rétablir certaines lois catalanes suspendues par la justice et de lancer la rédaction de la Constitution de la future république catalane. Très offensif, il a souligné «ne renoncer à rien», promettant «d'assumer la responsabilité qui viendra de nos actes».

Le candidat à la présidence a fait part de son intention d'«internationaliser le problème catalan». Il a interpellé en anglais la Commission européenne, regrettant «le silence inacceptable» de l'Union européenne sur la crise catalane.

Il s'est toutefois dit «disposé à dialoguer dès demain, sans conditions» avec le gouvernement de Mariano Rajoy. Celui-ci a réagi sans détours au discours d'investiture: «Ce que nous avons vu et entendu ne nous a pas plu (...) Mais nous le jugerons sur ses actes», a-t-il déclaré.

Vote serré

L'opposition devait répondre dans l'après-midi à M. Torra, qu'elle a taxé de sectarisme, avant de procéder à un premier vote. Pour être élu dès le premier tour, Quim Torra doit recueillir les suffrages de la majorité absolue des députés, soit 68 voix, un objectif qui semble hors de portée, les indépendantistes anticapitalistes de la CUP ayant annoncé qu'ils ne voteraient pas pour lui.

Dans cette éventualité, un deuxième tour aura lieu lundi, où il n'aura plus besoin que de la majorité relative. Quim Torra peut compter sur 66 voix pour - 65 se prononceront contre. Mais il doit s'assurer de l'abstention des quatre députés de la CUP, qui ne voulait voter que pour Carles Puigdemont.

Son profil pourrait servir à convaincre ce petit parti radical, qui doit arrêter sa position dimanche. Mais la CUP pourrait aussi être tentée de bloquer l'investiture, provoquant ainsi de nouvelles élections, alors qu'un sondage publié cette semaine lui promet onze sièges de députés en cas de nouvelles élections, contre quatre actuellement.

Si Quim Torra réussit à être investi, la Catalogne récupérera son autonomie après des mois de blocage politique. Madrid a placé la région sous tutelle fin octobre, après avoir destitué M. Puigdemont et son gouvernement dès la déclaration unilatérale d'indépendance et convoqué de nouvelles élections.


Tags:


Fil d'info