Pyongyang libère trois Américains avant le sommet Trump-Kim

  10 Mai 2018    Lu: 1444
Pyongyang libère trois Américains avant le sommet Trump-Kim

La Corée du Nord a libéré trois Américains, a annoncé mercredi le président américain Donald Trump, saluant le geste de "bonne volonté" de la part du leader nord-coréen Kim Jong Un qu'il doit rencontrer dans les semaines à venir.

Le président américain a par ailleurs assuré que le lieu et la date de son sommet très attendu avec l'homme fort de Pyongyang seraient divulgués dans les trois jours et a précisé qu'il n'aurait pas lieu dans la Zone démilitarisée (DMZ) à la frontière entre les deux Corées.

"Je suis ravi de vous informer que le secrétaire d’État Mike Pompeo est dans les airs de retour de Corée du Nord avec trois merveilleux messieurs que tout le monde a hâte de rencontrer", a-t-il tweeté, au lendemain de sa décision de retirer les Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.

"Ils semblent être en bonne santé", a-t-il ajouté, précisant, ne dissimulant pas son excitation, qu'il les accueillerait personnellement à leur arrivée sur la base militaire d'Andrews, près de Washington, jeudi à 2H du matin (6H00 GMT).

La Corée du Nord a, par le passé, arrêté des Américains dont la plupart ont été relâchés par le Nord après l'intervention de personnalités. L'ancien président Bill Clinton avait ainsi fait le voyage de Pyongyang en 2009 pour obtenir la libération de deux journalistes condamnées à douze ans de travaux forcés pour avoir franchi illégalement la frontière.

M. Trump a précisé que le chef de la diplomatie américaine, qui a rencontré Kim Jong Un pendant environ 90 minutes, avait eu "une bonne rencontre" avec ce dernier.

"Les deux parties sont confiantes dans le fait que les conditions seront réunies pour une rencontre couronnée de succès entre les deux dirigeants", a indiqué Mike Pompeo, à bord de l'avion transportant les trois ex-détenus.

Les trois hommes "ont l'air en bonne santé", a-t-il précisé. "Les médecins sont avec eux, mais tout indique que leur santé est aussi bonne que possible sachant qu'ils ont été détenus", a-t-il ajouté, soulignant qu'ils avaient gravi l'escalier de l'avion sans assistance.

Interrogé sur la durée du sommet Trump-Kim, M. Pompeo n'a pas exclu qu'il dure plusieurs jours.

"Nous tablons sur une journée mais si des discussions complémentaires sont nécessaires, il y aura la possibilité qu'il se poursuive sur une seconde", a-t-il affirmé.

Au-delà de la DMZ, pour laquelle Donald Trump avait un temps exprimé sa préférence mais qui n'a finalement pas été retenue, le président américain a évoqué Singapour comme destination possible pour cette rencontre historique.

La détente éclair occasionnée par les jeux Olympiques d'hiver organisés au Sud tranche avec les vives tensions à l’oeuvre sur la péninsule il y a encore quelques mois, lorsque MM. Trump et Kim échangeaient alors insultes personnelles et menaces apocalyptiques.

- Travaux forcés -

M. Kim a rencontré mardi le président chinois Xi Jinping, pour la seconde fois en six semaines, illustrant les efforts des deux alliés de la Guerre froide pour réchauffer des relations dégradées.

D'après l'agence officielle Chine Nouvelle, il a déclaré au dirigeant chinois que le Nord n'avait pas besoin d'être un Etat nucléaire "si les parties prenantes abolissent leurs politiques hostiles et leurs menaces sur la sécurité" du pays.

De nombreux élus américains ont salué la libération des trois hommes.

A l'instar du sénateur républicain Bob Corker, qui a aussi appelé à accueillir les récents gestes d'ouverture de la Corée du Nord sur une possible dénucléarisation "avec grande prudence".

Kim Hak-Song travaillait pour l'Université des Sciences et de la Technologie de Pyongyang (USTP) lors de son arrestation en mai 2017 sous l'accusation d'avoir commis des "actes hostiles" contre le gouvernement.

Kim Sang-Duk, également connu sous le nom de Tony Kim, avait été arrêté en avril 2017 au principal aéroport de Pyongyang alors qu'il tentait de quitter le pays après y avoir enseigné pendant plusieurs semaines. Il travaillait également pour l'USTP.

Kim Dong-Chul, un homme d'affaires et pasteur âgé d'une soixantaine d'années, a été condamné en avril 2016 à dix ans de travaux forcés après son arrestation pour subversion et espionnage. (AFP)


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