La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance de son ancienne province albanaise, plus de dix ans après sa proclamation. Elle a inscrit dans sa constitution sa tutelle sur le Kosovo, et livre une incessante bataille diplomatique pour empêcher toute reconnaissance internationale, notamment auprès des instances sportives.
"En dépit de notre volonté d'être de bons hôtes pour les participants au championnat d'Europe de karaté, les sportifs du Kosovo ne feront pas partie de la compétition", a annoncé le bureau serbe chargé du Kosovo au sein du gouvernement serbe. "Deux groupes de personnes qui ont tenté d'entrer sur le territoire de la Serbie ont été refoulés" mardi soir et mercredi matin, a-t-on ajouté de même source.
Le premier ministre du Kosovo, Ramush Haradinaj, a dénoncé une décision "inacceptable, terrible et sans précédent au 21e siècle". "Cela n'aidera pas la normalisation des relations entres les deux pays", a-t-il prévenu, au moment où les deux parties doivent discuter de l'organisation des municipalités serbes du Kosovo. "Le sport n'est que le sport et rien d'autre. Sachez que vous ne pouvez nous arrêter que dans votre Etat", a réagi sur Twitter le karatéka kosovar Herolind Nishevci.
Dans un communiqué, la fédération serbe de karaté a soutenu la décision de son gouvernement, expliquant que "toute hésitation à ce sujet signifierait de nous demander de choisir entre la Constitution, la loi (...), et la volonté de certains de promouvoir le séparatisme". En mars, l'équipe de Serbie de handball avait été exclue des qualifications au Mondial féminin des moins de 20 ans de handball après avoir annulé un match contre le Kosovo, officiellement pour "raisons de sécurité", qui devait se tenir près de Belgrade.
Plus d'une centaine de pays, dont les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne reconnaissent le Kosovo. Mais plusieurs dizaines d'autres s'y refusent, dont la Russie et la Chine, ce qui bloque de facto toute adhésion à l'ONU. (Le Figaro)
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