Pour repousser l'ennemi, certaines espèces de fourmissont prêtes à tout, même à se sacrifier de manière spectaculaire. C'est notamment le cas de Colobopsis explodens, qui, comme son nom l'indique et à l'instar des insectes du même groupe, se fait exploser afin de ralentir ou tuer l'ennemi. Cette espèce nouvellement décrite et présente sur l'île de Bornéo, en Thaïlande et en Malaisie fait ainsi partie du groupe des "fourmis explosives". Une équipe internationale d'entomologistes, de botanistes, de microbiologistes et de chimistes la présente dans un article publié sur le site ZooKeys le 19 avril 2018.
Une espèce qui deviendra sûrement un modèle pour la recherche
Plus exactement, ce sont les ouvrières qui explosent pour protéger la colonie. Ce comportement de défense unique en son genre permet à l'insecte de libérer un liquide collant et toxique provenant de ses glandes mandibulaires hypertrophiées. L'ennemi est freiné dans sa course, ou alors il est carrément tué. Grâce à des analyses génétiques, les chercheurs ont démontré dans cette étude que Colobopsis explodens est bien une espèce à part entière. D'ailleurs, elle pourrait devenir la nouvelle coqueluche des scientifiques à cause de sa propension à se faire exploser. Selon les scientifiques, elle est "particulièrement encline à se sacrifier lorsqu'elle est menacée par des arthropodes ennemis mais aussi par des chercheurs intrusifs", est-il expliqué dans un communiqué de presse. De prochaines études devraient donc se concentrer sur son anatomie, son évolution mais également sa physiologie permettant ainsi de mieux comprendre cette capacité encore mal comprise.
Environ 15 espèces connues actuellement
Si les fourmis explosives sont connus depuis le début du 20ème siècle, leur description a été quant à elle plus tardive. Ainsi, aucune espèce n'avait été formellement décrite depuis 1935 jusqu'à ce qu'en 2014, l'équipe multidisciplinaire s'intéresse à elles. En 4 ans, ces chercheurs ont identifié pas moins de 15 espèces de fourmis explosives n'hésitant pas à grimper à la cime des arbres pour aller à leur rencontre.
Source: Sciences et Avenir
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