Le président kirghiz a pris cette mesure après le vote de plus de 100 députés en faveur du départ de Sapar Issakov, un technocrate de 40 ans resté loyal à l'ex-président Almazbek Atambaïev. Cinq députés seulement se sont prononcés pour son maintien au pouvoir.

Le président Sooronbaï Jeenbekov, qui a signé dans la foulée l'ordre de dissolution du gouvernement, aura un rôle clé dans la désignation de son futur premier ministre, élu par le Parlement. Ce premier ministre sera le trentième à occuper ce poste depuis l'indépendance du pays en 1991. Sooronbaï Jeenbekov, qui était soutenu par l'ancien président Atambaïev, a remporté dès le premier tour l'élection présidentielle au Kirghizstan avec près de 55% des voix en octobre dernier.

Mais des tensions sont rapidement apparues entre les deux hommes, Almazbek Atambaïev critiquant plusieurs nominations effectuées par Sooronbaï Jeenbekov et appelant le frère du nouveau président à abandonner son siège au Parlement. De son côté, M. Jeenbekov a démis de leurs fonctions plusieurs hauts fonctionnaires proches de M. Atambaïev. L'élection de M. Jeenbekov a permis la première passation de pouvoir pacifique entre deux présidents élus dans ce pays pauvre, considéré comme le plus démocratique d'Asie centrale, région où le règne à vie de présidents autoritaires est généralement la règle.

Le pays a été cependant secoué par plusieurs épisodes de violences ethniques et deux révolutions en 25 ans d'indépendance, qui ont vu la chute du chef de l'Etat en place en 2005 puis en 2010, avant l'élection d'Almazbek Atambaïev en 2011.

Tags: Kirghizistan