Ethiopie: fermeture d'une prison tristement célèbre à Addis Abeba

  07 Avril 2018    Lu: 1889
Ethiopie: fermeture d

Le centre de détention de Maekelawi à Addis Abeba a été fermé vendredi, conformément à la promesse faite en janvier par le gouvernement éthiopien, a annoncé la radio-télévision Fana, proche du pouvoir.

"Les derniers prisonniers du centre ont été transférés vers un autre établissement pénitentiaire", a indiqué Fana sur son site internet.

L'ex-Premier ministre Hailemariam Desalegn avait annoncé en janvier que Maekelawi, en service déjà sous le brutal régime militaro-marxiste du Derg dans les années 70 et 80, serait fermé et transformé en musée.

En 2013, Human rights watch avait affirmé que "toutes sortes d'abus, dont la torture" étaient pratiqués en ce lieu, une accusation rejetée par le gouvernement éthiopien.

Dans un rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme, d'anciens détenus de Maekelawi avaient raconté avoir été "giflés, avoir reçu des coups de pied et avoir été battus avec divers objets, dont des bâtons et des crosses d'armes" au cours d'interrogatoires.

D'autres décrivaient avoir été maintenus de force "dans des positions douloureuses et pendant très longtemps, attachés au mur par les poignets, tout en étant souvent battus".

M. Hailemariam avait promis de fermer Maekelawi en même temps qu'il annonçait une amnistie qui a permis à des milliers de prisonniers, dont des hommes politiques et des journalistes, de sortir de prison.

Il avait toutefois été contraint à la démission le 15 février. Dès le lendemain, le gouvernement avait réinstauré l'état d'urgence, pendant lequel plus de 1.100 personnes ont été arrêtées, y compris des membres de l'opposition libérés quelques semaines plus tôt à la faveur de cette amnistie de masse.

M. Hailemariam a été depuis remplacé par Abiy Ahmed. Désigné par la coalition au pouvoir pour prendre la tête de l'exécutif éthiopien, ce dernier a adopté un ton conciliant à l'égard de l'opposition lors de son investiture le 2 avril.

M. Abiy, 42 ans, est issu de l'ethnie oromo, à l'origine d'un mouvement de contestation antigouvernementale sans précédent depuis la prise du pouvoir par l'actuel régime en 1991. (AFP)


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