La publicité liée aux cryptomonnaies plus en odeur de sainteté

  28 Mars 2018    Lu: 811
La publicité liée aux cryptomonnaies plus en odeur de sainteté

Un nombre croissant d'entreprises du numérique ont décidé d'interdire les publicités pour les cryptomonnaies, craignant une atteinte à leur réputation en cas d'escroquerie ou de lourdes pertes, au moment où les autorités de régulation se penchent sur ce secteur émergent.

Twitter a ainsi commencé mardi à bloquer les publicités pour des monnaies virtuelles comme le bitcoin, devenant le dernier géant de l'internet en date à sévir après Google, filiale d'Alphabet et Facebook depuis le début de l'année.

Cantonnées à leurs débuts aux petits forums de discussion en ligne, les cryptomonnaies ont connu depuis une ascension rapide.

Dans les rues de Tokyo, on trouve désormais d'immenses panneaux d'affichage faisant leur promotion. La publicité pour les cryptomonnaies est présente aussi dans le métro londonien et les plate-formes des réseaux sociaux sont envahies de startups qui cherchent à lever des fonds par émissions de jetons digitaux (initial coin offerings ou ICO).

Parallèlement, les autorités de régulation ont multiplié les mises en garde contre les risques de pertes et d'escroquerie liées aux cryptomonnaies, mais dans la plupart des pays, les discussions sur un éventuellement encadrement du secteur n'en sont qu'à leurs débuts, sans même parler des règles régissant leur publicité.

La semaine dernière, le groupe des pays du G20 n'a pas réussi à se mettre d'accord sur des mesures précises de régulation, se contentant dans le communiqué final d'une surveillance accrue des cryptomonnaies.

Faute de consensus, les entreprises prennent donc les choses en main.

"Si les entreprises de l'internet n'étaient pas déjà sous pression des autorités de régulation concernant le contrôle de la confidentialité des données, elles n'auraient probablement pas interdit la publicité sur les cryptomonnaies, qui reste une zone grise pour de nombreuses régulateurs", explique Arnaud Masset, analyste en cryptomonnaies chez Swissquote Bank.

En février, Snap a commencé à retirer les publicités pour les ICO, des instruments financiers jugés par les autorités de régulation peu transparents et susceptibles de favoriser des fraudes, a déclaré Reuters un porte-parole de la société.

LinkedIn, le réseau social professionnel racheté en 2016 par Microsoft bloque lui aussi les publicités liées à la cryptomonnaie, bien que sa maison mère continue de l'autoriser sur d'autres plates-formes du groupe.

En Asie, où l'attrait vers les monnaies virtuelles est le plus fort, les entreprises en limitent également la publicité.

La Chine a par exemple interdit les échanges de cryptomonnaies et les ICO l'an dernier, poussant les géants chinois de l'internet comme Baidu, Tencent et Weibo à se conformer aux nouvelles règles.

Au Japon, Line, l'application de messagerie et de réseau social la plus populaire, n'autorise pas de publicité pour les cryptomonnaies, par souci, dit-elle, de protéger les consommateurs et d'éviter un risque juridique.

Un porte-parole de Yahoo Japon a déclaré que le moteur de recherche réavaluait sa politique au regard de l'évolution de la situation.

Le site russe de recherche Yandex a indiqué pour sa part qu'il n'avait pas diffusé d'annonces concernant les cryptomonnaies depuis "longtemps".


Tags: cryptomonnaies  


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