Sonnette d'alarme au Forum international de l'eau à Brasilia

  20 Mars 2018    Lu: 587
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L'ONU et le président brésilien Michel Temer ont tiré la sonnette d'alarme lundi à l'ouverture du Forum international de l'eau à Brasilia, ce dernier expliquant qu'il "n'y avait pas de temps à perdre" pour éviter une catastrophe.

L'ONU a présenté de son côté un rapport particulièrement inquiétant selon lequel près de la moitié de la population mondiale - 3,6 milliards de personnes - vit dans des zones où l'eau peut manquer au moins un mois par an, un nombre qui pourrait atteindre 5,7 milliards en 2050. 

"Il n'y a tout simplement pas de temps à perdre", a dit dans son discours d'ouverture de la 8e édition du Forum le président Temer, dont le pays est touché depuis 2012, dans le Nord-est, par la plus longue sècheresse de son histoire.

"Il y a un consensus", a ajouté le chef de l'Etat, "la vie sur Terre est menacée si nous ne respectons pas les limites de la nature".

Près de 40.000 personnes assistent au Forum jusqu'à vendredi, dont une quinzaine de chefs d'Etats, 300 maires de villes du monde entier, et plusieurs dizaines de scientifiques et de militants écologistes.

Le forum se réunit à l'heure où de grandes villes, comme celles du Cap, font face à un manque dramatique d'eau. La métropole sud-africaine a été menacée de coupure d'eau courante dans les prochains mois à cause de la sécheresse.

Face aux changements climatiques et à la pression démographique qui pèsent sur les ressources en eau, l'ONU recommande que les pays se concentrent sur les "solutions vertes".

Dans son rapport présenté à l'ouverture du Forum, l'ONU estime que les pays ne doivent pas forcément construire de nouveaux barrages et des stations d'épuration, mais plutôt s'inspirer beaucoup plus de la nature.

- 'Solutions rentables' -

Des processus naturels peuvent "agir comme régulateurs, nettoyeurs et fournisseurs d'eau", a expliqué lors d'une conférence de presse à Paris Richard Connor, rédacteur en chef du rapport annuel des Nations unies.

Alors que la demande d'eau augmente, les réserves souterraines s'épuisent, pompées principalement pour l'irrigation, et la qualité de l'eau se dégrade, polluée par les eaux usées industrielles et municipales et les produits chimiques agricoles, avertit l'ONU.

Compter sur les infrastructures "grises", fruit du génie civil, ne suffit plus, selon l'ONU et l'Unesco. S'il n'est pas question de s'en passer complètement, il faut chercher "la meilleure combinaison" entre infrastructures "grises" et "vertes", a indiqué M. Connor.

Depuis deux décennies, la municipalité de New York a développé une politique originale de protection des trois bassins versants qui alimentent la ville et ses 8,5 millions d'habitants: elle participe à des programmes de préservation des forêts et rémunère des agriculteurs pour leurs bonnes pratiques.

Résultat: New York "reçoit une des eaux les plus propres des Etats-Unis", selon Richard Connor, tout en économisant 300 millions de dollars par an sur son traitement.

Autre exemple, en Egypte: un projet pilote de zones humides aménagées à Bilbeis, à 55 kilomètres au nord du Caire, a permis de traiter des eaux usées et d'irriguer des eucalyptus, tout en étant "moins onéreux" que les solutions habituelles d'épuration.

"Ces solutions sont rentables" et "ne coûtent pas plus cher", a insisté M. Connor.


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