Les Italiens sont-ils prêts à sauter dans l'inconnu?

  04 Mars 2018    Lu: 1872
Les Italiens sont-ils prêts à sauter dans l

Le «silence électoral» est tombé samedi sur l'Italie à la veille de législatives qui devraient voir une nouvelle poussée des partis populistes et d'extrême droite.

Après deux mois d'une campagne dominée par les questions liées aux migrants, à l'insécurité et à une reprise économique dont les effets tardent à se faire sentir au quotidien, tout commentaire est interdit samedi dans les médias jusqu'à la clôture des bureaux de vote dimanche à 23h. D'ores et déjà, une abstention record est pronostiquée. «Personnellement, je vois beaucoup de confusion, beaucoup de perte de repères autour de nous. Et ensuite beaucoup de dégoût, pour être honnête, envers la politique, les hommes politiques», commentait ainsi samedi Giuseppe, originaire du sud de l'Italie, et en déplacement à Florence où l'AFP l'a interrogé.

C'est dans le Sud que le vote s'annonce le plus incertain, et justement, Silvio Berlusconi, dont la coalition droite/extrême droite est en tête des derniers sondages mais sans garantie d'obtenir une majorité, s'est offert samedi un petit bain de foule à Naples. Officiellement, le magnat des médias était venu pour rendre visite à la famille de sa jeune compagne -- dont le père a appelé vendredi à voter pour le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste).

20% pour l'extrême droite

Enchaînant les interviews vendredi soir, le milliardaire de 81 ans a promis de créer 500 000 emplois dans ce Mezzogiorno défavorisé, avec l'appui d'Antonio Tajani, actuel président du Parlement européen, qu'il a choisi pour diriger le gouvernement en cas de victoire. L'ancien chef du gouvernement italien, est lui-même interdit de toute fonction publique après une condamnation pour fraude fiscale.

À Milan, son jeune allié Matteo Salvini, qui a fait de la Ligue autrefois sécessionniste un parti d'extrême droite sur le modèle du Front national français, ne s'est pas rangé derrière M. Tajani. «À partir de lundi, c'est la Ligue qui gouvernera le pays», a-t-il assuré en reprenant les attaques contre les migrants et contre Bruxelles qui ont mis le feu à la campagne ces dernières semaines. Devant ses partisans à Florence, le chef de file du centre gauche, Matteo Renzi, a lui raillé vendredi les vieilles promesses recyclées du magnat des médias et appelé au «vote utile» contre l'extrême droite, qui pourrait dépasser 20% des voix dimanche.


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