Italie: Les candidats déploient leurs dernières forces

  02 Mars 2018    Lu: 860
Italie: Les candidats déploient leurs dernières forces

Les candidats jettent leurs dernières forces dans la bataille vendredi avant les élections législatives de dimanche en Italie.

Grands meetings pour les plus jeunes à Rome, Florence ou Milan, marathon d'interviews télévisées depuis sa villa pour Silvio Berlusconi. Fin du rush pour les candidats aux législatives.

Sur les places et dans les théâtres de la péninsule mais aussi sur les plateaux de télévision, les principaux leaders lanceront leurs ultimes appels aux électeurs après une campagne marquée par des déclarations virulentes, dominée par les questions liées aux migrants ou à l'insécurité.

La loi impose à tous les candidats le silence à partir de vendredi minuit. Après leur première, et dernière, réunion publique commune de la campagne jeudi à Rome, les leaders de l'hétéroclite coalition de droite et d'extrême droite, en tête avec environ 37% des intentions de vote selon les derniers sondages disponibles il y a deux semaines, ont prévu de s'exprimer chacun de leur côté.

Silvio Berlusconi (Forza Italia, centre droit) achèvera en soirée son marathon radio-télévisé sur la première chaîne de publique tandis que ses alliés Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) sera dans son fief milanais et que Giorgia Meloni (Fratelli d'Italia, extrême droite) aura son ultime meeting à Latina, au sud de Rome.

La semaine dernière, le milliardaire de 81 ans avait déjà renoncé à l'idée d'un grand meeting à Naples, réclamé par ses partisans, la bataille s'annonçant incertaine dans le Sud. «Je ne serai pas à Naples parce que nous pensons que le fait d'apparaître deux fois à la télévision nous met en contact avec bien plus de personnes que celles qui viennent à Naples et qui sont déjà des nôtres», avait-il expliqué.

«Un jour historique»

Leur programme commun prévoit des baisses d'impôts massives et une fermeté extrême contre les migrants, mais les trois responsables politiques cachent mal leurs rivalités internes et leurs dissensions, essentiellement sur la question européenne.

Jeudi soir, M. Berlusconi a annoncé que l'actuel président du Parlement européen, Antonio Tajani, l'un de ses fidèles de la première heure, serait le chef du gouvernement en cas de victoire de la coalition. Même si M. Salvini entend revendiquer ce poste s'il fait passer la Ligue devant FI.

Mais leur coalition n'est pas du tout assurée d'obtenir la majorité absolue au Parlement. Hors de toute coalition, le Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système) sera le seul parti à conclure la campagne par un grand rassemblement populaire prévu pour la fin d'après-midi, à Rome.

«Le 2 mars sera un jour historique et nous serons nombreux», a déclaré Luigi Di Maio, le jeune candidat du M5S au poste de chef du gouvernement en annonçant ce dernier meeting où est attendu le fondateur du mouvement, le comique Beppe Grillo.

A près de 70 ans, ce dernier est resté à l'écart pendant la campagne du M5S, qui n'a pas eu les accents des «Vaffa days» (littéralement les «Journées va te faire...») des débuts du mouvement.

«L'époque du Va-te faire... est peut-être finie», a écrit M. Grillo jeudi sur son blog, exhortant ses troupes à «se dépêcher de former un gouvernement».

Renzi à Florence

Une recommandation suivie à la lettre par Luigi Di Maio qui a présenté jeudi une équipe de 17 ministres, le plus souvent des experts issus de la société civile, qui serait amenée à gouverner si le M5S sortait victorieux des urnes dimanche.

Donnée en troisième position avec environ 27% des intentions de vote, la coalition de centre gauche menée par le Parti démocrate (PD, au pouvoir) a choisi d'organiser des rassemblements électoraux dans toute l'Italie.

Le chef de file du PD, Matteo Renzi, a donné rendez-vous à ses militants dans son fief de Florence.

«Je le dis aux électeurs de la gauche radicale et aussi aux modérés : seul le vote en faveur du PD garantit de ne pas laisser ce pays aux mains de Matteo Salvini», a-t-il averti, brandissant la menace d'une alliance post-électorale entre Ligue et M5S.

Candidat à Rome sous les couleurs du PD, le chef du gouvernement Paolo Gentiloni, fort d'une cote de popularité de 44%, s'est employé à vanter son bilan, après la publication jeudi d'une série de bons chiffres économiques.

Et tandis que la campagne a été marquée par des affrontements réguliers entre forces de l'ordre et militants d'extrême gauche protestant contre des rassemblements d'extrême droite, la tension s'est portée jeudi soir sur le meeting de clôture du mouvement néofasciste CasaPound, qui s'est finalement déroulé dans le calme.


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