Indonésie: il plante du cannabis pour traiter le cancer de sa femme, prison ferme

  03 Août 2017    Lu: 1110
Indonésie: il plante du cannabis pour traiter le cancer de sa femme, prison ferme
Un homme qui avait planté du cannabis en Indonésie pour apaiser les douleurs de sa femme atteinte d'un cancer a été condamné mercredi à huit mois de prison ferme, un jugement critiqué par des défenseurs des droits de l'Homme.

Comparaissant devant un tribunal de Kalimantan Ouest, province de la partie indonésienne de Bornéo, Fidelis Arie Sudewarto a été reconnu coupable d'avoir cultivé de la résine de cannabis sans autorisation et condamné aussi à une amende d'un milliard de roupies (63.000 euros).

L'homme avait expliqué qu'il utilisait cette drogue douce à des fins thérapeutiques pour apaiser les douleurs de son épouse atteinte de syringomyélie, une maladie relativement rare de la moelle épinière entraînant le destruction des fibres nerveuses.

Cette affaire a suscité une attention particulière en Indonésie, pays d'Asie du Sud-Est dont la législation antidrogue est l'une des plus sévères au monde, le trafic de petites quantités étant passible de la peine de mort.
"Nous sommes très déçus par le jugement étant donné que les juges ont reconnu eux-mêmes que notre client n'était pas impliqué dans un trafic de drogue et qu'il n'était même pas un consommateur", a déclaré à l'AFP l'avocate de la défense, Marcelina Lin.

M. Sudewarto, âgé de 34 ans, avait commencé à cultiver du cannabis après avoir lu des articles sur les vertus thérapeutiques de cette drogue susceptible d'atténuer les douleurs de sa femme, Yeni Riawati.
Après en avoir consommé, celle-ci a commencé à se sentir mieux, et les plaies dans son dos ont commencé à guérir, a souligné l'avocate.

En dépit des explications de M. Sudewarto, l'agence antidrogue l'avait arrêté en février. Son épouse est décédée un mois plus tard.
Les larmes aux yeux, ce père de deux enfants a dit à son avocat qu'il était très déçu par le jugement. Une décision critiquée aussi par des défenseurs des droits de l'homme.

"La loi elle-même est imparfaite. Il (Sudewarto) a contrevenu à la loi, mais il l'a fait pour sauver une vie", a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Ricky Gunawan.

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