Les Nations Unies accusent les talibans d'au moins 72 exécutions extrajudiciaires en Afghanistan

  14 Décembre 2021    Lu: 561
Les Nations Unies accusent les talibans d WAKIL KOHSAR, AGENCE FRANCE-PRESSE

L'ONU s'est montrée mardi 14 décembre alarmée par les «exécutions extrajudiciaires» d'anciens membres des forces de sécurités afghanes et d'autres personnes associées à l'ancien gouvernement, affirmant que 72 ont été attribuées aux talibans.

«Entre août et novembre, nous avons reçu des allégations crédibles faisant état de plus de 100 exécutions d'anciens membres des forces de sécurité nationales afghanes et d'autres personnes associées à l'ancien gouvernement, dont 72 au moins ont été attribués aux talibans», a déclaré la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme, Nada Al-Nashif, devant le Conseil des droits de l'homme. «Je suis alarmée par les informations persistantes faisant état d'exécutions extrajudiciaires dans tout le pays, malgré l'amnistie générale annoncée par les talibans après le 15 août», a-t-elle ajouté.

«Dans plusieurs cas, les corps ont été exposés en public. Cela a exacerbé la peur parmi une part importante de la population», a estimé Nada Al-Nashif. Par ailleurs, a-t-elle dit, «dans la seule province de Nangarhar, au moins 50 exécutions extrajudiciaires de personnes soupçonnées d'être membres de l'EI-K (Etat islamique - Khorasan, ndlr) semblent avoir été commises».

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux se sont déjà dits début décembre «préoccupés» par des «exécutions sommaires» d'anciens membres des forces de sécurités afghanes par le régime taliban, révélées par des organisations de défense des droits humains, et ont demandé l'ouverture rapide d'enquêtes. L'ONG Human Rights Watch a publié un rapport qui, selon elle, documente «des meurtres ou des disparitions dont ont été victimes 47 anciens membres des Forces nationales de sécurité afghanes qui se sont rendus ou étaient détenus par les forces talibanes entre le 15 août et le 31 octobre».

Mais les talibans ont rejeté ces accusations, jugées «injustes». Il y a eu des cas de meurtres d'anciens membres des forces de sécurité» du gouvernement renversé l'été dernier, «mais à cause de rivalités ou inimitiés personnelles», selon le porte-parole du ministère taliban de l'Intérieur, Qari Sayed Khosti.

AFP


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