Pour faire face à une nouvelle vague épidémique meurtrière, un confinement national strict de six jours a été décrété en Iran. À partir de lundi, tous les établissements, sauf essentiels, seront fermés dans ce pays au taux de vaccination extrêmement faible, rapporte IRNA
Tous les établissements, bureaux ainsi que les magasins non essentiels fermés, tous les déplacements non essentiels interdits. Face à une flambée de l’épidémie, la réponse des autorités iraniennes est ferme: elles imposent un confinement national dur de six jours, du 16 au 21 août, selon l’Agence de presse de la République islamique (IRNA).
«De 12h lundi jusqu'à la fin de la journée de travail samedi, tous les bureaux, à l’exception de départements assurant la fourniture de l’eau, de l’électricité et autres seront fermés», a déclaré Alireza Raisi, représentant officiel de l’organisme iranien chargé de la lutte contre le Covid-19, cité par l’agence.
Qui plus est, à partir de 12 heures dimanche et jusqu’au 27 août, l’interdiction de déplacement sera imposée.
«Il ne devrait y avoir aucune circulation sauf dans des cas exceptionnels tels que le passage des ambulances et des fournisseurs de produits», a précisé M.Raisi.
Il s’agit de mesures strictes pour répondre à l’évolution particulièrement inquiétante de l’épidémie dans un pays où, selon IRNA, 466 personnes sont décédées des suites du Covid-19 au cours des dernières 24 heures. Plus de 97.000 Iraniens sont morts des suites de la maladie depuis le début de la pandémie.
L’enjeu vaccinal
C’est depuis début juin que le pays fait face à une recrudescence de cas, comme le montre le graphique du site Our World in Data (OWID). Pour y répondre, les autorités envisagent également d’accélérer la vaccination, outil crucial contre la pandémie. Ce 14 août, le Président iranien Ebrahim Raïssi a annoncé avoir finalisé les arrangements pour importer 30 millions de doses de vaccin, rapporte l’agence de presse iranienne Tasnim. Pourtant, pour que le pays puisse faire face à la flambée actuelle, il doit en importer deux fois plus, a également rappelé Raïssi.
Jusqu’ici, la campagne vaccinale n’avance que très modestement dans la République islamique qui compte près de 83 millions d’habitants. Seulement 3,75% de la population du pays, soit 3,15 millions, ont été complètement immunisés grâce au vaccin, d’après les données disponibles sur le site OWID. Seulement 15,5% de la population l’avaient été partiellement.
À court de doses
La principale raison de ce taux faible des vaccinés semble être le manque de doses de vaccin. Contrairement aux pays occidentaux dont certains, y compris la France, envisagent déjà de procéder à l’administration d’une troisième dose de vaccin anti-Covid, des pays moins développés sont pour la plupart à court du précieux produit.
En Iran, la situation est d’autant plus difficile que les vaccins américains ou britanniques y sont «interdits», rappelle Associated Press.
Ainsi, aujourd’hui, parmi les quelques vaccins disponibles dans le pays figurent notamment le russe Spoutnik V et le chinois Sinopharm, ainsi que des vaccins procurés via le mécanisme onusien COVAX, poursuit Associated Press.
Dans une situation économique difficile notamment à cause des sanctions internationales dures, l’Iran a misé sur le développement de son propre vaccin, qui a été mis en place début juin. Afin d’encourager la population à se faire vacciner, en juin le guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, 82 ans, s’est fait piquer avec le produit national baptisé COVIran Barekat, et ce sous le regard des caméras, rappelle Tasnim. Néanmoins, certains éveillent des doutes quant à l’efficacité du produit.
Sputnik
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