Covid-19: Moscou se dit prêt à fournir ses vaccins aux pays les plus pauvres

  07 Avril 2021    Lu: 1519
Covid-19: Moscou se dit prêt à fournir ses vaccins aux pays les plus pauvres

Des accords sur la fourniture du vaccin Spoutnik V ont été conclus avec plus de 50 pays et sa production a été lancée dans un certain nombre d’entre eux

Face à l'inégalité d'accès aux vaccins anti-Covid entre pays riches et pauvres constatée par l’OMS, la Russie est disposée à livrer de manière transparente des médicaments contre le Covid-19 aux États dans le besoin, a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview accordée à News International.

Sergueï Lavrov a indiqué ce mercredi 7 avril dans une interview au journal pakistanais News International que la Russie était prête à fournir de manière transparente des vaccins contre le Covid-19 aux États dans le besoin alors que l'OMS constate un écart grandissant entre le nombre de doses administrées dans les pays riches et ceux qui ne le sont pas.

«La priorité à ce stade est la vaccination de la population. Bien entendu, la question de la distribution équitable des médicaments anti-Covid est très sensible, en particulier pour les pays les plus pauvres. À cet égard, nous sommes prêts à fournir des vaccins russes sûrs et efficaces. Un travaux d'envergure est en cours dans ce sens», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères.

Il a rappelé que des accords sur la fourniture du vaccin Spoutnik V avaient été conclus avec plus de 50 pays et que sa production avait été lancée dans un certain nombre d’entre eux.

«Nous continuerons à contribuer aux efforts internationaux de lutte contre le Covid-19. Nous continuerons à aider les États affectés tant dans des formats bilatéraux qu’à travers des structures multilatérales», a-t-il déclaré.

Des efforts conjoints
Selon lui, la crise actuelle a montré une fois de plus que la plupart des problèmes deviennent tôt ou tard communs.

«Vous ne pouvez les affronter efficacement que grâce aux efforts conjoints. Par conséquent, dès le début, nous avons exhorté nos partenaires à prendre des mesures communes. Il est maintenant particulièrement important que les barrières commerciales, les sanctions illégitimes, les restrictions dans les domaines financier, technologique et de l'information soient suspendues», a-t-il ajouté.

«L'épidémie a détruit le mythe de la supériorité du modèle de développement ultralibéral. De toute évidence, les pays autosuffisants dont les intérêts nationaux sont clairement formulés font preuve d'une résistance au stress beaucoup plus grande. Les pays qui ont pris le chemin de céder leur indépendance, une partie de leur souveraineté nationale à d'autres, sont les perdants», a-t-il dit.

Le rôle de l’OMS
M. Lavrov a ajouté que Moscou considérait l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la principale plateforme internationale de coordination des efforts dans la lutte contre la pandémie.

«Nous estimons que, dans l'ensemble, l'Organisation s'acquitte de ses fonctions. Nous continuerons de lui apporter un soutien multiforme», a-t-il déclaré.

Un écart qui devient «chaque jour plus grotesque»
Le ministre réagissait ainsi à l’écart entre les pays riches et pauvres constaté le 22 mars par le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'un point de presse à Genève. Il [l’écart, ndlr] devient «chaque jour plus grotesque» en termes des vaccins administrés.

«Les pays les plus pauvres se demandent si les pays riches pensent vraiment ce qu'ils disent quand ils parlent de solidarité. La distribution inéquitable des vaccins n'est pas seulement un outrage moral. Elle est également autodestructrice sur le plan économique et épidémiologique», a-t-il insisté.

«Certains pays font la course pour vacciner toute leur population alors que d'autres pays n'ont rien. Cela peut donner une sécurité à court terme, mais c'est un faux sentiment de sécurité», a encore estimé le directeur général.

Il en déduit que plus le Covid circule, plus il y a de variants qui émergent et plus il est probable que les vaccins existants ne soient plus efficaces.

Peu de doses injectées dans les pays à «faible revenu»
La moitié des quelque 680 millions de doses administrées dans le monde l'ont été dans des pays à «revenu élevé» au sens de la Banque mondiale (16% de la population mondiale), tandis que les pays à «faible revenu» (9%) ne concentrent que 0,1% des doses injectées, selon un comptage réalisé mardi 6 avril par l'AFP à partir de données officielles.

Cet écart se creuse bien que l'OMS ait créé le système international Covax «conçu pour garantir un accès équitable aux vaccins anti-coronavirus» qui vise à fournir cette année des doses à 20% de la population de près de 200 pays et territoires, et à aider financièrement 92 pays défavorisés.

Avec Sputnik


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