Une troisième femme a accusé le gouverneur de l'État de New York de comportement inapproprié

  02 Mars 2021    Lu: 735
Une troisième femme a accusé le gouverneur de l POOL / REUTERS

Ce témoignage corse encore un peu les choses pour le gouverneur de 63 ans, plus critiqué que jamais, après avoir été une star nationale pour sa gestion de la pandémie en 2020.

Une troisième femme a accusé lundi 1er mars le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, de comportement inapproprié, fragilisant encore davantage la position de ce puissant élu démocrate, déjà accusé de harcèlement sexuel par deux ex-collaboratrices.

Cette jeune femme, Anna Ruch, 33 ans, qui n'a jamais été sa collaboratrice, a affirmé au New York Times qu'Andrew Cuomo lui avait demandé, lors d'un mariage en 2019, s'il pouvait l'embrasser, alors même qu'elle venait de repousser la main qu'il avait posée sur son dos. «J'ai été si troublée et choquée et gênée, a-t-elle déclaré au quotidien. J'ai détourné la tête et suis restée sans voix».

Ce témoignage corse encore un peu les choses pour le gouverneur de 63 ans, plus critiqué que jamais, après avoir été une star nationale pour sa gestion de la pandémie en 2020. Il s'ajoute aux déclarations de son ex-conseillère économique, Lindsey Boylan, 36 ans, qui a affirmé mercredi que le gouverneur l'avait embrassée sur la bouche de façon non sollicitée et suggéré qu'elle joue avec lui au «strip poker», quand elle travaillait avec lui entre 2015 et 2018. Une ex-collaboratrice de 25 ans, Charlotte Bennett, a indiqué samedi que le gouverneur lui avait également fait des avances qui l'avaient mise «mal à l'aise» au printemps 2020.

Andrew Cuomo, l'un des plus puissants gouverneurs américains, avait essayé dimanche de calmer la tempête soulevée par ces accusations, en se disant «désolé» pour avoir dit des choses que ses ex-collaboratrices avaient selon lui «interprétées à tort comme du flirt non sollicité». Celui qui dirige l'État de New York depuis 10 ans avait assuré n'avoir jamais voulu leur faire des avances, et avoir uniquement voulu «blaguer» ou «taquiner».

Des excuses «insultantes»
Le maire de New York, Bill de Blasio, aux relations notoirement difficiles avec le gouverneur, a jugé que ces «excuses» n'en étaient pas. «C'est comme s'il disait 'Je blaguais juste', mais le harcèlement sexuel, ça n'a rien de drôle. Il a semblé s'affranchir de tout reproche pour une chose qui, pour les femmes concernées, semble assez terrifiante,» a-t-il commenté.

Un groupe d'ex-aides parlementaires qui dénoncent le harcèlement au Parlement de l'État de New York, le Sexual Harassment Working Group, a aussi jugé «insultantes» les excuses du gouverneur, qui «refuse d'accepter ses responsabilités».

Lundi soir, Charlotte Bennett a estimé dans un communiqué diffusé par le New York Times que les propos du gouverneur émanaient d'«un homme qui utilise son pouvoir pour éviter la justice». «Je suis avec toi, Anna Ruch, a-t-elle tweeté. Son comportement agressif et inapproprié n'est pas justifiable». Lindsey Boylan a elle aussi exprimé sa solidarité avec cette troisième accusatrice dans un tweet.

Si certains élus new-yorkais, y compris de la majorité démocrate, demandent la démission d'Andrew Cuomo, dont le troisième mandat expire fin 2022, les leaders des deux chambres se sont abstenus pour l'instant, en attendant les résultats d'une enquête sur ces allégations.

La procureure de l'État, Letitia James, a confirmé lundi que le gouverneur Cuomo avait finalement accepté de la charger de l'enquête, après l'avoir proposée d'abord à une ex-juge qu'il connaît bien. «Les résultats seront révélés dans un rapport public», a-t-elle indiqué, sans préciser sous quel délai. (AFP)


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