Avion ukrainien abattu: une experte de l’ONU a accusé l’Iran de mensonges

  24 Février 2021    Lu: 870
Avion ukrainien abattu: une experte de l’ONU a accusé l’Iran de mensonges La Française Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires s'exprime à Genève, le 19 juin 2019. Photo d'archives FABRICE COFFRINI/AFP

Les experts indépendants de l’ONU sont rattachés au Conseil des droits de l’homme mais leur avis n’engage pas l’organisation.

Une experte de l’ONU a accusé mardi l’Iran de mensonges sur les erreurs en janvier 2020 ayant conduit à la destruction par deux missiles d’un avion ukrainien civil près de Téhéran, dans une période de vive tension avec les Etats-Unis.

Présentant à des médias les conclusions de son enquête sur cette affaire, la Française Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a dénoncé de multiples "contradictions".

"L’élément le plus troublant, c’est que les explications des autorités iraniennes sur l’erreur ou les erreurs commises ne marchent pas". Elles "sont pleines de contradictions, elles sont contredites par les faits, par les analyses techniques de nombreux experts", a-t-elle ajouté, en indiquant en avoir consulté des dizaines ainsi que des militaires.

"Pourquoi l’Iran met-il en avant des explications qui ne tiennent pas la route ? […] Peut-être parce qu’il y a des choses beaucoup plus graves et qu’en créant ces contradictions, ces explications un peu confuses, on ne va pas être à même de chercher les faits les plus graves", a-t-elle estimé.

"Pourquoi est-ce que l’Iran ment parce qu’il n’y a pas d’autre terme à utiliser ?" "Pourquoi ne pas expliquer clairement comment" l’armée iranienne "a pu faire de telles erreurs"? "Comment n’a-t-elle pas suivi les procédures vraiment basiques qui doivent être suivies ?", a insisté Agnès Callamard, en citant "l’approche visuelle" ou "l’instruction sur les radars".

"Bien sûr l’avion a été intentionnellement attaqué, les Iraniens l’ont admis, mais ils ont dit que c’était + par erreur + ". "La question porte sur cette dernière partie, + par erreur + ", a-t-elle relevé.

En droit international, il est reconnu qu’il "est possible que l’on tue par erreur" et la jurisprudence retient la bonne foi, ou non, et la proportionnalité d’une erreur par rapport à l’ensemble des faits. "Ma conclusion est que, sur la base du droit international, l’erreur ne constitue pas une défense pour l’Iran", a souligné Agnès Callamard, en précisant que Téhéran n’avait pas répondu à ses questions pour son enquête.

Les experts indépendants de l’ONU sont rattachés au Conseil des droits de l’homme mais leur avis n’engage pas l’organisation. (Belga)


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