Patron du HCR: la communauté internationale doit continuer à aider l'Afghanistan

  23 Novembre 2020    Lu: 588
Patron du HCR: la communauté internationale doit continuer à aider l La population observe les dégâts après des tirs de roquettes à Kaboul, le 21 novembre. WAKIL KOHSAR / AFP

Pendant la seule année 2020, quelque 300.000 Afghans ont été forcés de fuir les violences.

La communauté internationale doit continuer à aider l'Afghanistan, a plaidé lundi 23 novembre le patron du HCR, l'agence de l'ONU pour les réfugiés, dans un contexte de violence croissante, de retrait américain, de négociations de paix qui piétinent et juste avant le début d'une conférence des donateurs à Genève.

«Le futur de millions d'Afghans dépend aussi bien du succès des négociations de paix que de l'engagement de la communauté internationale en faveur du développement du pays», a déclaré Filippo Grandi, qui dirige l'agence des Nations unies pour les réfugiés, après une visite de cinq jours dans le pays, selon un communiqué du HCR.

Il a exprimé l'espoir que la conférence des donateurs qui se tient -largement par visioconférence- à partir de lundi à Genève «sera l'opportunité d'exprimer cet engagement de manière concrète et durable». La conférence doit déterminer les objectifs communs de développement et les engagements financiers pour la période 2021 du gouvernement afghan et de la communauté internationale.

Grandi a aussi souligné qu'il était urgent de conclure les négociations de paix entre le gouvernement afghan et les talibans, qui luttent pour le renverser et reprendre le pouvoir dont ils ont été chassés en 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Ces pourparlers piétinent, et le retrait d'une partie des forces américaines annoncé cette semaine par l'administration Trump fragilise encore le gouvernement.

Un tel accord «est indispensable pour mettre fin au conflit qui non seulement détruit des vies mais reste la cause principale de déplacements forcés», souligne le communiqué du HCR, prenant toutefois soin de préciser qu'un accord de paix devrait garantir «réellement la sécurité, le bien-être et les droits de toutes les femmes et tous les hommes d'Afghanistan». Une des craintes d'un retour éventuel des talibans au pouvoir est qu'ils ne réinstaurent leur régime qui déniait pratiquement tout droit aux Afghanes.

Filippo Grandi a aussi appelé à la cessation immédiate des violences, qui ne cessent d'augmenter. Une salve de roquettes tirée sur le centre de la capitale afghane a fait 10 morts et 51 blessés samedi. Un attentat, revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique, qui s'est produit pendant la visite de Grandi dans le pays.

Pendant la seule année 2020, quelque 300.000 Afghans ont été forcés de fuir les violences. Leurs besoins en aide viennent s'ajouter à ceux des trois millions de déplacés de force et des millions d'Afghans privés de moyens de subsistance par la pandémie. Grandi a réitéré l'engagement de son agence envers les 2,4 millions d'Afghans qui, eux, ont trouvé refuge dans les pays limitrophes pour échapper à une guerre qui affecte le pays presque sans discontinuer depuis son invasion par l'Union soviétique en 1979. (AFP)


Tags: ONU   Afghanistan  


Fil d'info