Pologne: après deux veto, le président approuve une autre loi controversée sur la justice

  25 Juillet 2017    Lu: 814
Pologne: après deux veto, le président approuve une autre loi controversée sur la justice
Le président polonais, après avoir opposé son veto à deux lois sur la réforme controversée de la justice, a signé mardi le troisième texte du paquet des changements critiqués par l'opposition et Bruxelles, a annoncé la présidence.

En dépit des appels au "troisième veto" venant de l'opposition et de manifestants toujours actifs dans de nombreuses villes de Pologne, Andrzej Duda a signé mardi la loi sur les tribunaux de droit commun, en vertu de laquelle leurs présidents, y compris ceux des cours d'appel, seront nommés par le ministre de la Justice.

Le ministre n'aura plus à consulter les assemblées générales des juges ni, au cas où leur opinion serait négative, le Conseil national de la magistrature pour imposer ses candidats. Il n'aura pas à donner ses raisons, ce qui, selon l'opposition et les milieux judiciaires, mène à la subordination de la magistrature à l'exécutif.

Lundi matin, Andrzej Duda avait opposé son veto aux lois sur la Cour suprême et sur le Conseil national de la magistrature, une décision surprise qui a choqué le parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS) au pouvoir, dont M. Duda est lui-même issu.

Il a expliqué ses veto par le refus de donner un rôle trop important au Procureur général qui, en Pologne, cumule cette fonction avec celle de ministre de la Justice.

Andrzej Duda a annoncé qu'il allait lui-même présenter une nouvelle version des deux lois, qu'il espère préparer en l'espace de deux mois.

Dans un discours retransmis lundi soir par des télévisions, la Première ministre Beata Szydlo a reproché au président d'avoir mis un frein à la réforme de la justice et annoncé que son gouvernement comptait la poursuivre.

Selon leurs adversaires, l'ensemble des trois lois proposées par les conservateurs menacent l'indépendance de la justice polonaise. Le PiS les justifie par la nécessité de rationaliser le système judiciaire et de combattre la corruption de la "caste" des juges

La semaine dernière, Bruxelles a sommé Varsovie de "mettre en suspens" ces réformes, agitant la menace de possibles sanctions pouvant aller jusqu'à la suspension de ses droits de vote au sein de l'UE. La situation doit être examinée par le collège des commissaires mercredi.

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