«Nous n'avons pas pu organiser une marche comme une vraie parade, car les autorités ne nous auraient pas laissé» le faire, a expliqué Léa, une participante, au dernier jour d'une semaine d'activités et de débats pro-LGBT organisée à l'appel de la plate-forme Beirut Pride.
Au lieu de la parade, les militants ont préféré organiser un déjeuner discret dans un restaurant de la ville côtière de Batroun (nord). «C'est un lieu privé où personne ne peut nous déranger (...) nous pouvons clôturer la 'Pride' sans préjudice, sans pression, sans menaces», a assuré Léa, la vingtaine.
Des pressions
Elle dit avoir été elle-même menacée d'arrestation: «La police a découvert que j'étais lesbienne (...) après m'avoir restitué mon portable volé et lu mes échanges avec ma petite amie». «Ils m'ont dit qu'ils pouvaient m'arrêter pour infraction», ajoute-t-elle.
Les militants LGBT appellent à la suppression de l'article 534 du code pénal libanais, selon lequel les relations sexuelles «contre nature» sont illégales, avec une peine allant jusqu'à un an de prison.
«Nous avons subi beaucoup de pression et nous avons reçu de nombreuses menaces», explique Andy, une des organisatrices. «Cette semaine a été un moyen de tester la société libanaise», dit la jeune femme.
Au tout début de la semaine de festivités, un colloque prônant la diversité sexuelle avait été annulé après des menaces de manifestations d'une association islamiste.
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