Scrutin test pour Merkel à six mois des législatives

  26 Mars 2017    Lu: 363
Scrutin test pour Merkel à six mois des législatives
Quelque 800'000 électeurs de la Sarre sont appelés aux urnes pour renouveler leur Parlement régional.
Six mois avant les législatives allemandes, les conservateurs d'Angela Merkel affrontent dimanche un premier scrutin test en Sarre (sud-ouest), où les sociaux-démocrates espèrent ravir la région grâce à leur popularité retrouvée et au jeu des alliances.

Quelque 800'000 électeurs de ce petit Etat régional frontalier de la France sont appelés aux urnes pour renouveler leur Parlement régional. Les bureaux de vote, ouverts à 08h00 locale (06h00 GMT), fermeront à 18h00 (16h00 GMT) et les premières estimations sont attendues dans la foulée.

CDU en tête

L'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière, aux commandes depuis 18 ans de cette ancienne région minière et ouvrière, est en tête avec 35% à 37% des intentions de vote dans les derniers sondages.

Mais le Parti social-démocrate (SPD), partenaire minoritaire du gouvernement de coalition de la chancelière Angela Merkel à Berlin, talonne désormais le camp conservateur: les instituts de sondage lui prédisent 32% à 34% des voix.

SPD dopé

L'arrivée dans la course pour les élections législatives de septembre du nouveau président du SPD et ancien dirigeant du Parlement européen, Martin Schulz, a dopé le camp social-démocrate.

En quelques semaines, il est parvenu à remobiliser son électorat en mettant clairement le cap à gauche sur les questions économiques et sociales, au point de menacer sérieusement la chancelière, en course pour un quatrième mandat en septembre.

L'élection en Sarre sera d'autant plus suivie qu'elle ouvre une «super année électorale» 2017. Le 7 mai, les électeurs du Schleswig-Holstein (nord) se rendront aux urnes, avant surtout ceux de Rhénanie du nord-Westphalie (ouest), fief social-démocrate et région la plus peuplée du pays, une semaine plus tard.

Puis le 24 septembre se tiendront les élections législatives, l'un des scrutins les plus attendus cette année dans une Europe en crise.

Fort endettement

En Sarre, parfois surnommée «la Grèce de l'Allemagne» en raison de l'importance de son endettement, la CDU pourrait être éjectée du pouvoir même si elle arrive en tête dimanche soir. Car le SPD, partenaire minoritaire du gouvernement régional sortant, n'exclut pas cette fois-ci la formation d'une alliance avec la gauche radicale de Die Linke.

Emmenée dans ce Land par son fondateur historique Oskar Lafontaine, Die Linke est créditée de 12% à 13% des intentions de vote. Les Verts, en perte de vitesse dans quasiment tout le pays, pourraient se joindre à cette alliance s'ils se maintiennent au Parlement régional.

Martin Schulz a d'ailleurs laissé la porte ouverte à une telle option régionale bien qu'au niveau fédéral, elle apparaisse inenvisageable en raison notamment des positions de la gauche radicale sur l'Otan.

«Nous voulons devenir le premier parti» en Sarre, a souligné le président du SPD. «Celui qui ensuite veut gouverner avec nous, est cordialement invité à venir vers nous», a-t-il indiqué, avant de s'empresser d'ajouter qu'une éventuelle entente en Sarre avec la gauche radicale, issue de l'ancien parti communiste de RDA, n'aurait pas de signification pour une possible alliance au niveau fédéral.

Progression spectaculaire

Dans les rangs conservateurs, la nervosité commence à se faire sentir devant la progression spectaculaire du rival social-démocrate. Certains s'inquiètent du faible empressement de la chancelière à entrer en campagne. L'intéressée, au pouvoir depuis près de 12 ans, assure jusqu'ici que «la phase intensive» de la campagne électorale «est loin d'avoir commencé».

Dans une campagne électorale, «il y a une phase où il s'agit de faire notre travail en menant une bonne politique - et nous sommes en plein dans celle-ci», a-t-elle souligné. En Sarre, où le français est appelé à devenir la deuxième langue officielle de la région d'ici 2043, la droite populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD) pourrait dimanche entrer dans un nouveau parlement régional, le 11e sur les 16 que comptent l'Allemagne.

Divisée par des querelles de chefs, l'AfD est en perte de vitesse au niveau national alors que la crise des réfugiés, à l'origine de son bond électoral en 2015 et 2016, s'est apaisée et que l'immigration n'est plus actuellement le thème dominant des débats en Allemagne.

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