Le Myanmar rejette l'enquête de l'ONU sur les exactions contre les Rohingyas

  26 Mars 2017    Lu: 696
Le Myanmar rejette l'enquête de l'ONU sur les exactions contre les Rohingyas
Rapportant des récits de meurtres, de viols en réunion et de tortures commis par les soldats birmans, des dizaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh.
Le Myanmar a rejeté samedi la décision de l'ONU d'envoyer une mission d'enquête sur les récentes exactions contre la minorité musulmane des Rohingyas imputées à l'armée, affirmant que cela ne ferait qu'"attiser" le conflit.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, basé à Genève (Suisse), a créé vendredi "une mission internationale indépendante" qu'il veut envoyer au plus vite au Myanmar pour enquêter sur ces exactions.

Traités comme des étrangers au Myanmar, un pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations.

L'armée birmane avait lancé le 10 octobre une offensive d'envergure dans l'Etat de Rakhine (ouest) où vivent les Rohingyas. Cette campagne de plusieurs mois a abouti, selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, à un "nettoyage ethnique" et "très probablement" à des crimes contre l'humanité.

Rapportant des récits de meurtres, de viols en réunion et de tortures commis par les soldats birmans, des dizaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh.

Le ministère birman des Affaires étrangères n'est pas allé samedi jusqu'à déclarer qu'il allait bloquer la mission d'enquête de l'ONU, mais a indiqué qu'il "se dissociait globalement de la résolution" de l'ONU créant la mission.

"La création d'une mission d'enquête internationale ne ferait actuellement qu'attiser plutôt que résoudre les problèmes", selon le ministère.

Le Myanmar mène sa propre enquête sur de possibles crimes contre les Rohingyas.

Dans sa résolution, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU "décide de dépêcher d'urgence une mission internationale indépendante (...) afin d'établir les faits" sur ces exactions.

Ces allégations concernent "notamment mais pas seulement la détention arbitraire, la torture et les traitements inhumains, le viol et d'autres formes de sévices sexuels, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, les disparitions forcées, les déplacements forcés et la destruction illégale de biens".

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