La maladie de Crohn et l`arthrite peuvent être liées

  15 Février 2017    Lu: 666
La maladie de Crohn et l`arthrite peuvent être liées
Les patients atteints de la maladie de Crohn peuvent également éprouver des douleurs articulaires car le système immunitaire qui attaque les intestins, peut aussi attaquer le système musculo-squelettique. Des chercheurs ont étudié de plus près ce lien, ce qui peut conduire à l`évolution des traitements.
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique du tube digestif touchant le plus souvent les intestins, qui fait partie des maladies dénommées MICI (maladies inflammatoires chroniques intestinales). Elle se révèle par des symptômes digestifs et dans certains cas par des rhumatismes articulaires comme la spondylarthrite, une maladie rhumatismale qui atteint surtout la colonne vertébrale et le bas du dos.

Une étude menée par des chercheurs du Weill Cornell Medicine se penche sur le lien entre ces symptômes a priori non apparentés, ce qui pourrait aider les médecins à identifier les patients atteints de la maladie de Crohn qui sont plus susceptibles d`en développer une. L`étude établit un lien entre un type de bactérie E.coli trouvé chez les personnes atteintes par la maladie de Crohn et la spondylarthrite en raison de l`inflammation que celle-ci peut causer.

Les chercheurs ont utilisé des échantillons de matières fécales de patients atteints de MICI pour identifier les bactéries de l`intestin qui possèdent des anticorps appelés immunoglobuline-A (IgA) qui combattent l`infection. Ils ont pour cela eu recours à des sondes fluorescentes pour détecter ces espèces bactériennes recouvertes d`IgA et ont découvert que les E.coli "enrobées" d`IgA étaient abondantes dans les échantillons de selles provenant de patients souffrant à la fois de la maladie de Crohn et de la spondylarthrite.

Développer des traitements plus ciblés

Dans un deuxième temps, les chercheurs ont utilisé à la fois des échantillons de ces patients et des modèles de souris et ont lié ces bactéries à des cellules qui aident à réguler l`inflammation, connues sous le nom de cellules Th17. Ils ont constaté que les patients atteints de la maladie de Crohn et la spondylarthrite avaient des niveaux plus élevés de cellules Th17, et qu`une protéine appelée IL-23 déclenchait leur activité.

"Nos résultats peuvent nous permettre de développer des outils de diagnostic pour les patients atteints par la maladie de Crohn avec des symptômes de spondylarthrite ainsi que des patients à risque", a déclaré l`auteur principal de l`étude, le docteur Randy Longman. Ces derniers peuvent aussi aider les médecins à sélectionner des thérapies qui ciblent à la fois les symptômes au niveau des intestins et des articulations chez ces patients.

"Le séquençage de la flore intestinale vous donne un inventaire des bactéries, mais ne vous dit pas comment elles sont perçues par le système immunitaire de l`hôte", précise le co-auteur de l`étude, le docteur Kenneth Simpson. "Nous savions qu`il y avait de la fumée, mais nous ne savions pas où était le feu. Cette approche donne une lecture fonctionnelle plutôt qu`un simple inventaire. Si nous parvenions à bloquer la capacité des bactéries à induire l`inflammation, nous pourrions obtenir la rémission dans la maladie de Crohn et la spondylarthrite associée".

S`il existe un médicament récemment approuvé par la FDA pour la maladie de Crohn, un "anti-IL-23" appelée ustekinumab, les chercheurs évoquent la piste de la médecine de précision. Il s`agit d`analyser le microbiote intestinal pour caractériser cliniquement et biologiquement un sous-type de MICI puis de sélectionner le médicament qui serait le mieux adapté au patient qui présente ce type d`inflammation. Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif de la maladie de Crohn, mais les soins dispensés permettent de vivre sans symptômes pendant de longues périodes.

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